Le CMAQ dévoile les lauréat.es des Prix Jean-Marie-Gauvreau et Jean-Cartier 2024
5 avril 2024
COMMUNIQUÉ
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
Dévoilement des lauréat.es du Prix d’excellence en métiers d’art Jean-Marie-Gauvreau et du Prix de la Relève Jean-Cartier
Montréal, 5 avril 2024 - Le Conseil des métiers d’art du Québec (CMAQ) est fier d’annoncer les lauréat.es des prix Jean-Marie-Gauvreau et Jean-Cartier 2024 qui ont été décernés hier lors de la remise des prix au Musée des métiers d’art du Québec (MUMAQ).
PRIX D’EXCELLENCE EN MÉTIERS D’ART JEAN-MARIE-GAUVREAU
Le Prix Jean-Marie-Gauvreau, créé en 1976 en l’honneur du fondateur du salon des métiers d’art, est la plus haute distinction en métiers d’art au Québec. Il est décerné à un·e artisan·e professionnel·le ayant plus de 10 ans de pratique par le Conseil des métiers d’art du Québec.
Le lauréat 2024 se méritant une bourse de 10 000 $ est Kino Guérin, ébéniste pour l’oeuvre Banc Looping, 2024.
Kino Guérin est membre professionnel du Conseil des métiers d’art du Québec depuis 1997. Au cours des 25 dernières années, cet artisan a perfectionné son art, exposant dans diverses expositions et salons internationaux aux États-Unis, en France et en Italie. Ses oeuvres, majoritairement vendues aux États-Unis, se retrouvent également dans plusieurs ambassades canadiennes à travers le monde. Elles ont également intégré les collections de prestigieux musées tels que le Musée des Beaux-arts de Montréal et le Musée de la Civilisation du Québec.
Reconnu pour son talent, il a été récompensé par plusieurs prix et bourses, notamment du Conseil des arts du Canada et du Québec. Son travail a également suscité l’intérêt de plusieurs revues internationales, telles que Dwell Magazine et The Furniture & Cabinetmaking Magazine du Royaume-Uni. En outre, sa table Crazy Carpet a été mise en avant dans une publicité Etsy diffusée aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Le plaisir de créer des objets de ses propres mains, notamment en bois, l’a toujours animé. Son esthétique se dessine alors qu’il se fixe, au début de sa carrière, un défi personnel qui est rapidement devenu son leitmotiv : concevoir des meubles à partir d’un seul morceau de bois, sans ajouts de pattes, de traverses ou de supports. Pour réaliser cette vision, il a adopté la technique du moulage par laminage avec une presse sous-vide ce qui lui permet d’obtenir un résultat aérien, présentant un équilibre entre la courbe et la ligne droite, entre exubérance et pureté.
Le Banc Looping est le fruit d’une commande de la compagnie pharmaceutique Cytokinetics basée à San Francisco. Il a proposé quatre bancs pour leur hall d’entrée, dont deux qui s’inspiraient de leurs recherches sur les sarcomères, une
structure moléculaire qui se retrouve dans le muscle cardiaque et qui incite les myocytes à se contracter et générerde la force.
De son côté, la Caisse Desjardins de la Culture, coopérative financière solidement ancrée dans le milieu, a remis aux deux finalistes du Prix des bourses d’un montant de 1 000 $ chacun.
• AGATHE ET ALAIN PIROIR, MAÎTRES IMPRIMEURS
• VIATOUR-BERTHIAUME, SCULPTEURS
Grâce à la collaboration du MUMAQ - Musée des métiers d’art du Québec, les oeuvres des trois finalistes du Prix Jean-Marie-Gauvreau ainsi que celle de l’artisane lauréate du Prix de la relève Jean-Cartier seront en exposition au MUMAQ jusqu’au 28 avril 2024.
PRIX DE LA RELÈVE JEAN-CARTIER
Le Prix de la relève Jean-Cartier par Assurart récompense un·e artisan·e membre professionnel·le du CMAQ qui compte 5 ans et moins de pratique professionnelle pour la réalisation d’une oeuvre ou d’une collection exceptionnelle.
L’artisane lauréate 2024 se méritant une bourse de 3 000 $ offerte par Assurart est Marielle Saucier, artisane textile pour l’oeuvre Mille pensées encarrées, traits courbes no.1, 2023.
Établie à Montréal, Marielle Saucier se définit comme artisane textile et artiste de la fibre, mêlant savoir-faire manuel et art actuel. Depuis l’obtention de son diplôme en construction textile du Centre des textiles contemporains de Montréal et de l’Institut des métiers d’art en 2022, Marielle participe à différents salons et expositions collectives. Elle est, depuis récemment, chargée de cours au Centre des Textiles Contemporains de Montréal, et poursuit parallèlement sa carrière comme artiste émergente. Grâce à la subvention accordée dans le cadre du programme Jeunes Volontaires, Marielle termine une année de recherche et de création. Ses plus récentes oeuvres seront présentées notamment lors de la foire d’art contemporain Artist Project (Toronto, 2024), et lors d’une première exposition individuelle à la Maison et jardins Antoine-Lacombe (Saint-Charles-Borromée, 2024). Ses mains l’appellent à la création; l’amènent à s’installer avec la matière. Marielle a ce besoin de manipuler, d’explorer la relation entre techniques et matériaux pour imprégner la matière de savoir-faire et de sensibilité.
Marielle explore la dualité entre la rigueur structurée et la fluidité intuitive à travers ses oeuvres. Ces contraires qui l’habitent sont représentés de diverses façons dans l’oeuvre Mille pensées encarrées. D’abord, son appréciation de la structure se manifeste par la nature même du tissage, l’entrelacement organisé de fils pour créer un textile, mais aussi, la technique de perlage au crochet, demandant précision et grande maîtrise manuelle, révèle son besoin de contrôle. Ensuite, la forme ondulatoire des traits courbes laisse transparaître son côté intuitif, tout comme l’utilisation du métier jacquard, qui permet le tissage de motifs organiques. Son ambivalence — ce jeu constant entre carré et courbe — se
matérialise dans cette oeuvre lorsque le spectateur interagit avec le tableau. Sa perception de la forme perlée oscille alors entre visible et invisible. Dans sa tête, comme dans cette oeuvre, le cadre est paradoxe.
Jean-Marie Gauvreau
Jean-Marie Gauvreau (1903-1970) a connu une carrière de haut niveau à la tête de grandes institutions reconnues en métiers d’art et en arts appliqués au Québec. Sa formation à l’École Boulle de Paris l’a ouvert à la modernité. Il fut le
premier diplômé canadien de cette célèbre école parisienne. Profondément attaché aux métiers d’art traditionnels et convaincu de l’importance de faire valoir les richesses locales, il instaure à Montréal, en 1935, une École du meuble qui
marquera la culture à différents points de vue. Jean-Marie Gauvreau a été artisan-créateur de meubles, enseignant et directeur de l’École du meuble de Montréal et de l’Institut des arts appliqués. Gauvreau et l’École du meuble tentent
de favoriser l’entrée de leur société dans la modernité en s’appuyant sur ce que la tradition a de meilleur, soit une connaissance des matériaux locaux, une habileté d’exécution assurée par la transmission exemplaire et une sensibilité au milieu de vie.
Jean Cartier
Diplômé de l’École du meuble en 1949, Jean Cartier (1924-1996) apprend la céramique auprès de Pierre-Aimé Normandeau. Au cours d’un séjour en France, il fréquente l’atelier du céramiste Jean Besnard. Il devient ensuite professeur à l’École du meuble, à l’Institut des arts appliqués et à la Canadian Handicraft Guild. Il fonde également un atelier-école qui sera fréquenté par une quarantaine d’étudiants, dont Jordi Bonet. En 1959, Cartier se rend en Suède où il s’inscrit à l’École des arts appliqués de Stockholm et visite un grand nombre d’ateliers et d’industries de céramique et de verre. Il est plus tard nommé designer principal de la coopérative Céramique de Beauce.
Source : CMAQ
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