MISE EN CONTEXTE

 

 

Les intérieurs patrimoniaux québécois

Qu’il s’agisse d’un hôtel de ville, d’une banque, d’une maison ancestrale, d’un corridor d’immeuble, d’une église, d’un restaurant ou encore d’un cinéma, bon nombre de nos intérieurs sont des écrins d’histoires et de savoir-faire transmis à travers leurs décors, leurs finis, leurs dimensions, leurs agencements, etc.

Doté de savoirs et de savoir-faire spécifiques à son métier, l’artisan est un des acteurs agissant au cœur de la pérennité des intérieurs patrimoniaux, aux côtés d’experts et de professionnels.

Qu’il s’agisse d’une restauration (destinée à redonner l’excellence passée), d’une préservation (destinée à en stabiliser l’état) ou d’une réhabilitation (destinée à en pérenniser l’usage au gré des changements), les artisans permettent aux intérieurs de nous transmettre encore pour de nombreuses décennies une part de notre identité.

Faisant preuve de modestie dans sa démarche, de créativité dans ses réponses et d’excellence dans ses gestes, l’artisan collabore étroitement avec les architectes, designers, artisans et propriétaires, tous parties prenantes d’un projet de qualité. Les intérieurs sont des vecteurs d’actualisation, d’enrichissement et de transmission de ses savoir-faire par la pratique.

 

Pourquoi valoriser ces espaces et les expertises associées est nécessaire aujourd’hui ?

Parce que, tout comme la façade des édifices ou des ensembles urbains, ils nous révèlent des pans de notre histoire ; parce qu’ils sont des témoins intimes des cultures et des communautés ; parce qu’ils recèlent à eux seuls un corpus de savoir-faire et d’expertises d’une grande richesse et diversité ; parce qu’ils sont encore trop méconnus et nombreux à disparaître, détruits, altérés, brûlés, cachés derrière les façades.

 

Des constats alarmants

Peu accessibles, faiblement documentés, désuets, contraignants, parfois composés de matières dangereuses (plomb, amiante) et nécessitant des mises aux normes invasives, appartenant au domaine du privé : nombreuses sont les raisons de leurs effritements, entraînant avec eux une part de l’ancrage identitaire des générations d’aujourd’hui et de demain.

À travers nos expériences, de nombreuses lacunes ont été recensés en matière de protection, conservation, réhabilitation et restauration des intérieurs patrimoniaux à Montréal et plus largement au Québec.

Voici un aperçu des lacunes soulevées :

Protection : le cadre législatif actuel est partiel ou non adapté au corpus et à ses enjeux spécifiques. Le caractère privatif de certains de ces espaces accroît également la complexité de leur conservation.

Intervention : les opérations en contexte patrimonial tendent souvent à une muséification des espaces intérieurs ou a contrario, à une transformation invasive. Plusieurs projets de rénovation se limitent également à ne conserver que la façade.

Valorisation : les intérieurs patrimoniaux sont peu intégrés dans les événements de médiation culturelle, de sensibilisation patrimoniale ou toute autre activité reliée à l’architecture, au design, au patrimoine et à la culture.

Acteurs : une confusion anime fréquemment la définition des acteurs impliqués dans la conservation des intérieurs et leurs rôles. Plusieurs acteurs, pourtant détenteurs de connaissances et de savoir-faire indispensables, sont par ailleurs sous-représentés ou trop peu valorisés - c’est notamment le cas des artisanes et artisans.

Outils : les ressources disponibles actuellement sont fragmentées, non spécifiques ou peu adaptées, et peu partagées.

 

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Vous intervenez dans un contexte patrimonial et souhaitez mettre en valeur un projet exemplaire ? Collaborez à la première base de données collective sur les intérieurs patrimoniaux du Québec en partageant avec nous vos projets et les détails de vos interventions.

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